mercredi 21 juin 2017

RDC: LES RESSOURCES NATURELLES ET LES GROUPES ARMES AU NORD-KIVU.


Analyse de Pascal MUKO, Acteur de la société civile environnementale du réseau EST.

La République Démocratique du Congo a connu un moment où elle a lancé un programme de démobilisation et réinsertion des combattants au sein des différents mouvements rebelles et des groupes armés nationaux. Les personnes démobilisées ont rejoint leurs villages natals  pour leur insertion dans les activités socio-économiques.  Malheureusement, faute des stratégies d’accompagnement et d’encadrement professionnel de ces personnes démobilisées, elles sont toujours attirées  à récupérer les armes à la recherche des moyens de survie.  Pour des raisons de positionnement politique, certains notables de la région se retrouvent dans une situation où ils récupèrent les personnes démobilisées pour constituer des milices dites d’autodéfense contre l’ennemi étranger. Fort malheureusement, ils ne sont pas à mesure de répondre à leurs besoins. C’est pourquoi, ils les orientent à l’exploitation illégale des ressources naturelles.
 
Google. Photo Enanga.

Sources de Financement

Répondant à la question de savoir d’où est ce que ces groupes armés s’approvisionnent, il faut noter ces groupes armés sont financé à partir des ressources du Parc National des Virunga notamment : Par le commerce illégal de l’ivoire et des viandes de brousse issue de l’abattage des grands mammifères (Eléphants, Buffles, hippopotames, phacochères, antilopes,…), Par la pêche illicite et destructrice des ressources halieutiques notamment la senne de plage, le tam-tam,… ; Par l’imposition de paiement de 10.000 Francs Congolais par semaine et par pirogue de pêche aux pêcheurs légaux. Par le rachat des moteurs hors-bords d’une valeur de 100$US par moteur ; Par le pillage de la production des pêcheurs attrapés sur le lac.

Il faut souligner que le responsable de chaque pirogue de pêche légale est obligé de payer les 10 000 Francs Congolais chaque semaine pour ne pas tomber victime d’arrestation ou des actes de tortures de la part des MayMay. Il arrive des fois que les moteurs des pêcheurs réguliers détenant des jetons des May-may sont arrêtés malgré le paiement de leurs jetons. Faisant un simple exercice des calculs sur 3000 pirogues opérationnelles sur les eaux du Lac Edouard, on note que chaque semaine les May may sont capables de mobiliser 30 000 000 Francs Congolais (soit 23 077 $US par semaine, soit 92 308 $US par mois). Ici, il faut dire qu’au stade actuel, les May May font ce qui suit avec ce financement régulier : Le paiement de leurs éléments d’un solde de 40 000 Frans Congolais chaque mois ; Le recrutement des experts militaires pour la formation des troupes et l’apprentissage de l’usage des armes lourdes. Cette situation s’est aggravée suite à l’abandon, par l’ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature) des postes de patrouilles situés autour du Lac Edouard dans le Parc National des Virunga (PNVi).


Autres Moyens de ravitaillement
Il sied à remarquer que, sur le terrain, les maymay organisent des assauts sur les positions militaires installées en Territoires de Rutshuru et Lubero où ils récupèrent les armes et munitions pour se constituer un stock d’armement. A ce jour, ils sont en possession des armes lourdes telles que le lance-roquettes, mitrailleuses, Mortiers,… De plus, une contrebande est constatée entre ces May May et les Ougandais pour la fourniture des munitions à leurs armes surtout le modèle AK 47. 
 

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